Culture

Découverte de vestiges datant du Néolithique sur le parc d'Activité du Plasker

Auray Quiberon Terre Atlantique assure la gestion, l’aménagement, le développement des 31 parcs d’activité du territoire. Dès 2017, l’extension du parc d’activité du Plasker à Plouharnel a été définie par les élus communautaires comme une priorité répondant ainsi aux besoins et perspectives de développement d’emplois et d’économie locale. Avant de poursuivre les études préalables au lancement des travaux, et compte tenu de l’emplacement du site, entouré de monuments archéologiques classés, la Communauté de Communes a sollicité la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) pour réaliser un diagnostic archéologique qui a lui-même donné suite à des fouilles archéologiques.

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Une opération d’archéologie préventive

En raison de l’emplacement du site du parc d’activité du Plasker, Auray Quiberon Terre Atlantique a sollicité dès 2017, auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la réalisation d’un diagnostic volontaire en archéologie préventive afin de se prémunir de l’existence d’éventuels vestiges. Ce diagnostic a été opéré en décembre 2017 par l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives). Il a livré des vestiges qui ont nécessité la suite de l’étude et l’établissement d’un arrêté de fouille préventive par le Préfet. Auray Quiberon Terre Atlantique a souhaité poursuivre son projet d’aménagement et a mandaté l’entreprise ARCHEODUNUM, opérateur agréé en archéologie préventive pour la réalisation de ces fouilles archéologiques, sous la responsabilité d’Audrey Blanchard (spécialiste du Néolithique), en novembre et décembre 2020 sur près de 7000 m². Les vestiges s’avèrent nombreux et témoignent d’une occupation des lieux au Néolithique.

 

Une architecture funéraire

La fouille a tout d’abord révélé un site à vocation funéraire. En effet, la présence d’un cairn a été confirmée par les archéologues. De forme ovalaire, et mesurant 6 m de longueur pour 5 m de largeur, cette architecture était délimitée par des blocs verticaux. L’intérieur était comblé de petits moellons de granite. Au centre, un coffre funéraire quadrangulaire était aménagé pour recueillir le ou les défunts. Pierres dressées, empierrements, calages de menhirs sont autant d’éléments à proximité directe du cairn renforçant vraisemblablement son aspect monumental.

Vingt-deux foyers bien conservés

L’étude de la zone a quant à elle permis d’identifier plusieurs structures de combustion organisées en différents groupes (dont 3 batteries de 4). Ces fosses, une vingtaine au total, contiennent de nombreuses pierres chauffées (rougies par la chaleur) et conservent encore des couches charbonneuses. Ce type de foyer est fréquent sur les sites néolithiques, notamment en association avec des mégalithes.

Un site mégalithique ?

Enfin, trois fosses circulaires d’un diamètre pouvant dépasser les 2 mètres semblent avoir servi de calage pour de grandes stèles (menhirs). Les blocs volumineux qu’ils renfermaient peuvent dépasser les 40 kg. Ces structures sont situées au centre de l’emprise et s’organisent en un alignement placé sur l’axe nord/sud. Les pierres dressées sont malheureusement absentes, mais les indices recueillis laissent envisager des dimensions importantes. Elles ont probablement été réutilisées pour la construction de monuments mégalithiques (dolmens notamment). Ce phénomène est fréquent et ces réemplois sont constatés dès le Néolithique, comme sur le site de La Table des Marchands à Locmariaquer par exemple.

Une fois le terrain rendu, les archéologues poursuivront leurs études en laboratoire. L’analyse des données collectées permettra de répondre aux dernières questions que se posent les scientifiques, et apportera des informations importantes pour la compréhension de la riche histoire de Plouharnel et de sa région.

Le coût de l’opération pour la Communauté de Communes s’élève à 234 000 euros soit 21% du coût total du projet d’extension du Parc d’Activité. Auray Quiberon Terre Atlantique a sollicité une subvention au titre de la FNAP de 117 000 euros, soit 50% du coût de la fouille.